de Pharamon à Clovis : les origines de la dynastie Mérovingienne (481 – 751)

(Pharamon porté sur le pavois par les guerriers francs, par Pierre Henri REVOIL, 1845, conservé au Musée National du château et des Trianons de Versailles.)
Selon les « grandes chroniques de France », seules sources écrites connues, Pharamon dont le nom signifie «protecteur de la tribu», serait le premier roi des Francs et descendrait de la lignée de Priam.
Cet héritage mythique des Troyens a le mérite de symboliser les liens réels qu’ont tissés les envahisseurs germains, dits barbares, avec le monde antique.
C’est Clodion qui est reconnu premier roi des Francs par les historiographes, à la suite de l’évêque Grégoire de Tours, chroniqueur le plus ancien des Mérovingiens.
A la tête des fédérés francs, il cherche à conquérir Tournai et Cambrai, non dans le but de faire des pillages, mais de conférer à son autorité de guerrier une assise territoriale. Celle-ci s’étend entre Rhin et Somme, entre Meuse et mer.
Son fils Mérovée aurait commandé les Francs, alliés aux autres Germains et aux Gallo-Romains, pour battre Attila en 451 aux Champs catalauniques, près de Troyes. Grâce à cette union militaire entre envahis et anciens envahisseurs, le chef des Huns se replie vers l’est. Le nom de Mérovée ne reparaît plus dans la tradition historique, si ce n’est pour désigner définitivement la dynastie royale de ces Germains Francs, solidement implantés dans la Gaule du Nord que l’empire Romain décadent leur abandonne.
Childéric Ier, père de Clovis, lutte contre les wisigoths qui, depuis la Gaule du sud, menacent Orléans; puis, en 468, il combat les Saxons qui occupent la Loire et sont prêts à s’emparer d’Angers.
Cinq ans avant sa mort, le dernier empereur romain d’Occident est déposé, en 476, par le Germain Odoacre : ce chef des armées mercenaires envoie à l’empereur romain d’orient, qui siège à Constantinople, les insignes d’un pouvoir impérial caduc. Les Germains, depuis longtemps déjà, se sont taillé leurs royaumes dans l’espace de l’empire romain d’Occident.
A sa mort, en 481, Childéric Ier est enterré à Tournai. L’étude du mobilier funéraire de sa tombe, découverte au XVIIIe siècle, montre bien sa volonté de paraître romain.
Mais, dans le nord de la Gaule, le dernier représentant des l’empire romain, le général Syagrius, fait de Soissons la capitale de son royaume, tandis que le fils de Childéric Ier, Clodovegh, dit Clovis, est acclamé roi des Francs de Tournai.
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